Prospection en Europe
Le verdict est tombé : Chevron renonce à l’exploitation du gaz de schiste en Pologne. Même si cette décision de la part de la major américaine peut surprendre, ce n’est pourtant pas un acte isolé. D’autres désertent également l’Europe, où l’avenir du gaz de schiste s’assombrit.
Le gouvernement britannique joue la carte du gaz. Malgré de nombreuses oppositions et une bataille qui fait rage autour de l’hydrocarbure depuis des années, Londres vient d’adopter une série de mesures visant à favoriser l’exploration et l’exploitation des sols.
Les dirigeants de l’UE se sont réunis jeudi 20 et 21 mars 2014 et ont évoqué différentes pistes pour la baisse de consommation énergétique et la diversification des sources d’approvisionnement. Angela Merkel a évoqué la solution du gaz de schiste.
Après Cuadrilla, une autre compagnie pétrolière, le Canadien Ruthlin, souhaite obtenir des permis d’exploration pour construire deux puits à Crawberry Hill et West Newton, dans le nord-est du pays, près de Hull.
Le 5 février, le gouvernement polonais a officialisé l’accélération des discussions visant à assouplir la régulation encadrant l’exploitation du gaz de schiste. Le but est naturellement de favoriser la venue de compagnies pétrolières.
En Europe, les gisements de gaz de schiste sont moins nombreux qu'en Amérique du nord ou en Asie, comme en Chine, à l'exception notable de la France et de la Pologne qui possèdent d'importantes ressources de gaz non conventionnels (houille, gaz et huile de schiste et gaz de réservoir compact, pris dans le grès ou le calcaire).
On trouve de nombreux bassins schisteux au centre de l'Europe, comme en Allemagne, en Autriche, en Hongrie et en Pologne. Des études ont ainsi montré que le sol polonais regorgeait de ressources gazières, ce qui permettrait à terme à ce pays de pouvoir diminuer sa facture énergétique vis-à-vis de la Russie. La Pologne, d'après les estimations, disposerait de 5 300 milliards de m3 de réserves de gaz, plus d'un tiers du potentiel de l'Union Européenne, ce qui est tout à fait considérable ! Toutefois, de récentes études de l'Institut de géologie polonais semblent minorer ces chiffres en expliquant qu'une faible partie seulement serait exploitable.
Le potentiel d'un pays comme la Roumanie est encore partiellement inconnu même si des premières constatations scientifiques laissent penser que les réserves d'hydrocarbures schisteux seraient à nouveau énormes.
Ailleurs en Europe, le Royaume-Uni vient de commencer des campagnes de prospection des sols bitumineux. Pareillement, les autorités suédoises ont accordé des permis de prospection dans le Sud de la Suède. En Hongrie, la fosse Mako est le premier puit du pays, foré dès 2009.
En France, les gisements de gaz et d'huile de schiste sont nombreux bien que les responsables politiques limitent autant qu'elles peuvent les procédures de prospection et d'exploitation.