La COP 28 et le Salon du Nucléaire à Paris mettent en lumière la tendance actuelle en faveur de l'énergie nucléaire décarbonée. La scène internationale vibre sous le poids des initiatives et des financements, malgré certaines réticences liées aux coûts et à l'évolution du secteur.
Le nucléaire mis à l’honneur lors d’événements internationaux
La COP 28 s'est distinguée par une vingtaine de pays, y compris la France, les États-Unis et les Émirats arabes unis, qui ont exprimé leur désir d'accroître par trois les capacités nucléaires mondiales d'ici 2050. Ces ambitions ont été renforcées par des déclarations de John Kerry, délégué américain, affirmant que la neutralité carbone ne peut être atteinte sans faire appel à l'énergie nucléaire.
Au même moment, le Salon du Nucléaire à Paris a réuni pas moins de 750 exposants venus de 76 pays. Les start-ups ont été particulièrement mises en avant lors de cet événement, soulignant l'innovation dans le domaine. En parallèle, la France a révélé un plan de financement de 100 millions d'euros destiné à six projets d'énergie nucléaire.
Le secteur du nucléaire face à des défis majeurs
Malgré ce regain d'intérêt, le World Nuclear Industry Status Report (WNISR), un rapport indépendant international, met en lumière une réalité plus complexe pour le secteur nucléaire. En effet, au cours des deux dernières décennies, 105 réacteurs nucléaires ont été mis hors service, contre 99 qui ont été mis en service. Même en Chine, malgré une politique dynamique en matière d'énergie nucléaire, cette source d'énergie n'occupe qu'une petite part dans son mix énergétique.
Le coût élevé de l’énergie nucléaire : un obstacle majeur
Le coût élevé de l'énergie nucléaire est l'une des principales raisons de ce ralentissement. En effet, le rapport WNISR souligne les retards de construction et les coûts exorbitants des chantiers. Les projets de réacteurs modulaires, ou SMR, sont souvent cités comme une solution moins onéreuse, mais leur progression reste timide.
Le financement reste une question vitale. De nombreux projets sont abandonnés pour des raisons financières et certains acteurs demandent une plus grande participation financière des actionnaires d'institutions financières internationales. Pourtant, nombre de ces dernières n'incluent pas actuellement le financement de projets nucléaires, ce qui ralentit considérablement le développement de ce type d'énergie.