Le secteur de la propulsion navale est en passe d'entrer dans une nouvelle ère. Cela est principalement dû à l'objectif « net zéro » adopté pour 2050 par l'Organisation Maritime Internationale et à l'émergence de solutions à propulsion nucléaire innovantes.
Historiquement, la propulsion nucléaire a été principalement utilisée dans le domaine militaire. Des expérimentations sur quelques cargos équipés de chaufferies nucléaires ont eu lieu dans les années 1970. Ces expériences ont été courtes et ces navires ont, par la suite, été convertis au diesel après une décennie d'utilisation.
Aujourd'hui, de nouvelles opportunités semblent se dessiner. Des entreprises européennes et chinoises envisagent des cargos à propulsion nucléaire pour le futur.
Le projet chinois
C'est lors de la conférence internationale Marintec China, qui s'est tenue à Shanghai, que le projet chinois a été révélé. Il s'agit du KUN-24A, un porte-conteneurs à propulsion nucléaire. Avec une capacité de transport de 24 000 conteneurs standards (EVP), ce navire utilise un réacteur à base de sels fondus, où le thorium fait office d'espèce fissile.
Le projet européen
Les acteurs européens ne sont pas en reste. Un accord a été conclu entre Newcleo, Fincantieri et RINA pour développer la propulsion nucléaire destinée au transport maritime. Le projet repose sur le concept développé par Newcleo, qui utilise la technologie LFR (Lead-cooled Fast Reactor). Ici, le caloporteur est du plomb fondu. Le réacteur, de petite taille, délivrera une puissance de 30 MW. Les opérations de maintenance s'annoncent limitées, avec un rechargement nécessaire tous les 10 à 15 ans.
La propulsion navale nucléaire se heurte néanmoins à certaines contraintes, dont une rentabilité insatisfaisante et une maintenance lourde. Néanmoins, les défis environnementaux et l'évolution des technologies pourraient rendre ces contraintes obsolètes et permettre la mise en œuvre de solutions plus rentables et moins gourmandes en maintenance.