Le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) célèbre sept décennies d'expertise dans le domaine nucléaire. Aujourd'hui, l'institution française se tourne vers l'avenir en plaçant son savoir-faire au service de la transition énergétique.
Un pivot vers le recyclage et la valorisation des matériaux
Le CEA adapte son expertise pour répondre aux enjeux majeurs de l'époque moderne. Sa nouvelle mission est axée sur l'amélioration des procédures de recyclage et de mise en valeur des matériaux qui jouent un rôle clé dans le passage à des sources d'énergie plus propres et durables.
Le focus principal de cette initiative réside dans les métaux critiques et les terres rares. Ces éléments sont un composant indispensable pour réaliser les objectifs de la transition énergétique. Néanmoins, leur approvisionnement représente un défi, car la France est un importateur net de ces substances.
Des filières de recyclage et de valorisation
Afin d'assurer un approvisionnement stable et de réduire l'impact environnemental, le CEA vise à créer des filières de recyclage et de valorisation. En utilisant son expertise dans la gestion du cycle du combustible nucléaire, l'organisation veut apporter son soutien aux secteurs de la mobilité et des énergies renouvelables.
Le but est de traiter les terres rares présentes dans les aimants des véhicules électriques, de récupérer le silicium et l'argent contenus dans les panneaux solaires, et de recycler les pales d'éoliennes et les réservoirs d'hydrogène.
Valoriser les métaux critiques de l’industrie nucléaire
Le CEA ne s'arrête pas là. L'organisation veut également valoriser les métaux critiques provenant des réactions de fission au sein des centrales nucléaires. Ces métaux sont retrouvés dans le combustible nucléaire épuisé.
Les métaux du groupe du platine (PGM) tels que le ruthénium et le rhodium sont particulièrement recherchés. Le parc nucléaire français produit chaque année 20% de la production mondiale de ruthénium et environ 737 kg de rhodium.
Les défis du recyclage nucléaire
Mais rien n'est simple dans le domaine du recyclage nucléaire. Les métaux issus des réactions de fission doivent être stockés pendant une période prolongée pour laisser leur niveau de radioactivité diminuer. Le ruthénium, par exemple, doit être stocké pendant 25 ans, tandis que le rhodium nécessite un demi-siècle de stockage.