Dans un contexte de lutte contre le réchauffement climatique, GRTgaz, acteur majeur de l'industrie énergétique, songe à une alternative inédite : l'exportation du CO2 émis sur le territoire français vers des sites de stockage géologiques.
Un procédé innovant pour décarboner les industries lourdes
En effet, cette technique émergente pourrait s'avérer être une réponse adaptée à la décarbonation des industries lourdes, telles que la production de ciment, de chaux ou encore la métallurgie. Ces sites de stockage prévus sont généralement des anciens gisements de gaz naturels ou de pétrole.
Un projet de pipeline pour le transport du CO2
Afin d'acheminer le CO2, GRTgaz envisage la création d'un long pipeline. Celui-ci permettrait de transporter le CO2 émis par de grandes industries de l'ouest de la France, notamment les cimentiers Lafarge et Lhoist, le producteur de chaux Heideberg Materials et la raffinerie de Donges, jusqu'au terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) de Montoir-de-Bretagne.
Une fois arrivé au terminal, le CO2 serait alors transporté par bateau vers les zones de stockage géologique. Le projet prévoit une capacité de transport de 2,6 millions de tonnes par an (MTPA) de CO2 d'ici 2030, et de 5 MTPA d'ici 2050.
Le projet Northern Lights en Norvège
En parallèle, la Norvège travaille également sur une initiative similaire nommée Northern Lights. Son but est de stocker définitivement le CO2 dans de vastes réservoirs géologiques. Le site devrait être opérationnel cette année avec une capacité de stockage de 1,5 MTPA de CO2, et ce jusqu'à 5 millions de tonnes par an à partir de 2026.
Les objectifs de la France en matière de CCS
La France compte beaucoup sur la technologie du Captage et Stockage du Carbone (CCS) pour parvenir à ses objectifs de neutralité carbone d'ici 2050. Notre pays espère ainsi arriver à un stockage de 8 millions de tonnes de CO2 par an d'ici 2030 et à 20 millions de tonnes de CO2 d'ici 2050.
Les contraintes d’une telle solution
Néanmoins, une telle solution présente aussi des défis. Il faut savoir que le procédé est très énergivore, spécialement pour la phase de liquéfaction du CO2. Il s'agit également d'une solution de stockage coûteuse, avec un coût estimé entre 100€ et 150€ par tonne de CO2 séquestré. Enfin, le risque de fuite de CO2 est à prendre en compte, du fait de l'obligation d'avoir une cavité parfaitement étanche et stable.