Produit du traitement des combustibles nucléaires usagés à La Hague, l'uranium de retraitement a repris sa place dans la stratégie de recyclage du combustible usé en France, après une suspension qui a duré de 2013 à 2024.
L’uranium de retraitement : une ressource précieuse
Représentant près de 95% de la masse des matières nucléaires après traitement, l'uranium de retraitement possède des caractéristiques similaires à celles de l'uranium naturel, y compris le même potentiel énergétique. D'ailleurs, il peut être réenrichi pour produire de nouveaux combustibles nucléaires.
Reprise de l’exploitation de l’uranium de retraitement
Après une période de suspension de sa valorisation de 2013 à 2024, l'uranium de retraitement a refait son apparition dans le secteur nucléaire. En effet, en 2024, le réacteur n°2 de la centrale de Cruas-Meysse a été le premier à être redémarré avec une recharge d'uranium de recyclage enrichi.
Projets d’EDF et perspectives d’avenir
EDF ne compte pas s'arrêter là. L'entreprise prévoit d'étendre l'utilisation de l'uranium de retraitement à d'autres réacteurs d'ici 2027 et 2030. De plus, l'usine George Besse II, mise en service en 2012 en remplacement de l'usine George Besse, est capable de réenrichir l'uranium de retraitement sans dépendre des installations russes, comme cela a été le cas entre 1994 et 2013.
En parallèle, l'uranium de retraitement pourrait s'avérer utile dans des réacteurs de Génération IV pour les cycles de surgénération.
Gestion des déchets et points de vue divergents
Le stock d'uranium de retraitement s'accroit de 1000 tonnes par an et a atteint environ 20 000 tonnes. L'ASN, l'Autorité de Sûreté Nucléaire, définit une matière radioactive comme déchet si elle n'a pas de perspective d'utilisation à l'horizon d'une centaine d'années.
Greenpeace, de son côté, suggère de comptabiliser l'uranium de retraitement comme un déchet nucléaire, afin de garantir une plus grande transparence sur leur gestion et leurs coûts. L'organisation affirme qu'en 2021, il n'existait aucune perspective réelle pour l'uranium de retraitement. Néanmoins, la filière a repris son activité en 2024.