Confronté à des difficultés financières majeures, le projet pilote Eolmed qui compte trois éoliennes flottantes en Méditerranée, connu un retard d'un an et des dépassements budgétaires importants.
Le défi financier du projet Eolmed
Initié par la société Qair et ayant débuté il y a un an, ce projet a vu son budget initial de 212 millions d'euros exploser. Plusieurs facteurs comme la crise sanitaire du Covid, l'inflation et l'instabilité en Ukraine ont majoré les coûts du projet. Par ailleurs, le prix des matières premières a connu une hausse significative.
Un surcoût substantiel
Les surcoûts sont estimés à plus de 50% du budget initial. Face à cette situation, refuser les hausses de tarifs des fournisseurs est une option envisagée. Malheureusement, une telle démarche risque de mettre en danger l'ensemble du projet et de la filière. D'autre part, le taux de retour sur investissement frôle le 0%.
Une problématique partagée
Le projet Eolmed n'est pas le seul à rencontrer de telles difficultés. Ocean Winds et son projet Éoliennes Flottantes du Golfe du Lion (EFGL) ainsi qu'EDF Renouvelables avec son parc Provence Grand Large sont eux aussi fortement impactés.
Solliciter l’appui du gouvernement français
Face à ces difficultés, les entreprises ont demandé le soutien du gouvernement français. En effet, elles réclament la mise en place d'un dispositif d'urgence afin de les protéger contre les risques liés à la fluctuation du prix des matières premières et aux coûts de financement. Cette protection ne s'applique pas, néanmoins, aux trois projets pilotes méditerranéens.
Le prix du MWh en déphasage avec la réalité
Le prix d'achat du mégawattheure (MWh) fixé en 2016 n'est plus en phase avec la réalité. Il avait été fixé à 240 €/MWh en 2016, alors qu'aujourd'hui il est de plus de 90 €/MWh sur le marché SPOT. Cette distorsion vient aggraver les coûts d'investissement déjà élevés, à l'instar du premier parc éolien flottant pilote de France, Provence Grand Large, dont le coût est estimé à plus de 300 millions d'euros.