Prospection en Europe
Christophe de Margerie, le PDG de Total, a confirmé à Bloomberg les intentions du groupe de poursuivre ses explorations de gaz de schiste en Pologne.
En avril dernier, une commission spéciale avait été chargée par le gouvernement bulgare d’évaluer les risques, surtout environnementaux, liés à l’utilisation de la technique de fracturation hydraulique. Le terme de sa mission a été repoussé de six mois ce jeudi.
Le gouvernement britannique compte mettre au point un régime fiscal pour encourager l’exploitation des gaz de schiste, et ainsi créer des nouveaux emplois et améliorer l’autonomie énergétique du pays.
Ce mercredi 19 septembre, les eurodéputés ont voté une résolution sur le droit de chaque pays de l’Union de décider d’exploiter ou non le gaz de schiste. Mais cette autorisation du Parlement européen n’est pas sans conditions, loin de là.
La compagnie autrichienne OMV a annoncé hier, lundi 17 septembre, qu’elle renonçait à l’exploitation des réserves autrichiennes de gaz de schiste. Une décision qui serait mue par des raisons principalement économiques.
En Europe, les gisements de gaz de schiste sont moins nombreux qu'en Amérique du nord ou en Asie, comme en Chine, à l'exception notable de la France et de la Pologne qui possèdent d'importantes ressources de gaz non conventionnels (houille, gaz et huile de schiste et gaz de réservoir compact, pris dans le grès ou le calcaire).
On trouve de nombreux bassins schisteux au centre de l'Europe, comme en Allemagne, en Autriche, en Hongrie et en Pologne. Des études ont ainsi montré que le sol polonais regorgeait de ressources gazières, ce qui permettrait à terme à ce pays de pouvoir diminuer sa facture énergétique vis-à-vis de la Russie. La Pologne, d'après les estimations, disposerait de 5 300 milliards de m3 de réserves de gaz, plus d'un tiers du potentiel de l'Union Européenne, ce qui est tout à fait considérable ! Toutefois, de récentes études de l'Institut de géologie polonais semblent minorer ces chiffres en expliquant qu'une faible partie seulement serait exploitable.
Le potentiel d'un pays comme la Roumanie est encore partiellement inconnu même si des premières constatations scientifiques laissent penser que les réserves d'hydrocarbures schisteux seraient à nouveau énormes.
Ailleurs en Europe, le Royaume-Uni vient de commencer des campagnes de prospection des sols bitumineux. Pareillement, les autorités suédoises ont accordé des permis de prospection dans le Sud de la Suède. En Hongrie, la fosse Mako est le premier puit du pays, foré dès 2009.
En France, les gisements de gaz et d'huile de schiste sont nombreux bien que les responsables politiques limitent autant qu'elles peuvent les procédures de prospection et d'exploitation.