Exploitation en Europe
Le développement du gaz de schiste en Europe pourrait aider le continent à obtenir de meilleurs accords de la part de leurs actuels fournisseurs, le géant russe Gazprom, a déclaré le représentant de la Commission européenne énergétique Guenther Oettinger vendredi 10 mai.
La Pologne, pays d'Europe qui s'est lancé le plus rapidement et sûrement dans la recherche de gaz de schiste, ses réserves estimées étant les plus importantes du continent, voit doucement les compagnies engagées dans des projets d'exploration et exploitation rebrousser chemin. Le boom du gaz de schiste polonais pourrait être compromis.
Le Royaume-Uni a relancé ses projets d'exploration et d'exploitation du gaz de schiste après avoir levé le moratoire sur la technique de fracturation. Pour la première fois, la compagnie Shell émet des doutes sur la possibilité d'un boom du gaz de schiste au Royaume-Uni semblable au boom américain.
Des forages exploratoires sont prévus en Espagne. Le ministère de l'Industrie a autorisé l'entreprise Frontera Energy Corporation a user de la fracturation hydraulique sur la côte basque.
La Russie va-t-elle suivre les Etats-Unis et la Chine dans le boom du gaz de schiste ? On n'en sait encore rien. Mais si Gazprom ne croit pas en cette ressource, le président Vladimir Poutine ne lui tourne pas le dos.
Des gisements de gaz de schiste existent en Europe et sont répartis sur plusieurs bassins. On compte le Danemark, la Suède et l’Angleterre au Nord, dans le Centre l’Allemagne et Autriche. A l'Est, on dénombre la Pologne, l’Ukraine, la Bulgarie, la Hongrie et la Roumanie. Enfin la France et l’Espagne regroupent les réserves du bassin sudiste de l’Europe.
De nombreux pays ont déjà choisi d’exploiter leurs gisements, tandis que d’autres ont gelé toute exploration, attendant le résultat d’études scientifiques sur l’impact environnemental plus poussées.
Parmi tous les pays cités, c’est la Pologne qui fait figure de moteur européen pro-schiste et a fait de l’exploitation de son bassin une priorité dans ses enjeux énergétiques, malgré ses étroites relations avec la Russie, propriétaire d’immenses ressources minières. Les Polonais envisagent même une exploitation commerciale de ses gisements à l’horizon 2014.
En France ou en Bulgarie, l’extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique est interdite, alors que, dans le même temps, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont connu des problèmes de pollution après des forages. Ce sont les raisons d’une éternelle remise en cause de ces explorations, mais il n’existe aujourd’hui pas de directives globales de la part des institutions européennes qui établissant un quelconque code minier européen.