Extraction du gaz de schiste
Pour la première fois depuis 2011, un puits va être exploité en Angleterre en mettant en œuvre la fracturation hydraulique.
L'île d'Anticosti au Québec est devenue le symbole de la lutte qui oppose le groupe énergétique Pétrolia avec le gouvernement du Québec. Ce dernier entend revoir ses engagements en faveur des opérations d'exploration du gaz de schiste sur l'île tandis que la compagnie gazière ne l'entend pas de la même oreille.
Au Canada, la Commission sur la fracturation hydraulique au Nouveau-Brunswick vient d'initier une grande consultation envers les populations locales. Le but, recueillir les avis des habitants de la province, les faisant ainsi participer à la possible levée du moratoire sur le gaz de schiste. Une excellente initiative.
Les récentes levées de boucliers à l'encontre du gaz de schiste ont le mérite de pointer du doigt un aspect crucial de l'activité. Car si elle est indéniablement génératrice de retombées massives en termes de création d'emplois, d'indépendance énergétique et d'entrées de capitaux notamment, il n'en demeure pas moins vrai que la profession doit faire face à des défis environnementaux de taille afin de pérenniser le filon. Etat des lieux.
Les pouvoirs publics canadiens viennent de reconnaître que les séismes d'amplitude importante enregistrés dans le pays en juillet 2014 et août 2015 sont bel et bien à mettre sur le compte de la fracturation hydraulique. Un "record mondial' estiment même certains qui pointent du doigt les répercussions nocives de la technique. L'occasion pour le secteur d'accélérer le processus de mise au point de techniques alternatives ?
Comment extrait-on du gaz de schiste ? Par forage, bien sûr, presque de la même manière que le gaz naturel, même si les taux de récupération sont beaucoup plus faibles (sous-entendu beaucoup de gaz est perdu pendant l'extraction, ou n'est jamais remonté des puits). Alors que l'on peut récupérer en moyenne 75 % du gaz naturel d'une poche forée, seulement 20 % des carbures schisteux peuvent être isolés et remontés à la surface.
La plupart des schistes gazéifères sont prisonniers des couches souterraines d'argile litée. Les différentes étapes de production du gaz et de l'huile de schale à partir des sols argileux ont donc toutes comme objectif de séparer les sédiments et le gaz.
Chaque forage a ses particularités et ses propres dispositifs d'extraction, dépendant notamment des types de roches mères d'où il faut extraire le gaz. Selon si le gisement est noyé entre plusieurs couches humides ou si la perméabilité de la roche est plus ou moins élevée, les techniques diffèrent à la marge.
De nombreux types d'additifs (nitroglycérine gélatinée, dioxyde de carbone liquide…) et beaucoup d'eau sont injectés à très haute pression sur la roche, en profondeur, afin de la fissurer et laisser s'enfuir le gaz qu'on récupère ensuite à l'aide de tuyaux de pompage.
Certains forages sont dit à fracturation horizontale, le point d'injection de l'eau étant sur le côté et à hauteur du gisement plutôt qu'au dessus de lui, ceci afin de pouvoir exposer une plus grande partie du gisement au trou de la sonde d'extraction.